Passer au contenu principal

RÉSULTATS

« The Fight » : Marvin Hagler c. Thomas Hearns il y a 40 ans

Marvin Hagler, Thomas Hearns Marvin Hagler, Thomas Hearns - Getty
Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

Il y a des évènements qui laissent des traces indélébiles dans nos vies et quand on se les remémore, on se souvient exactement où et avec qui on était, et quel était notre environnement.

Ceux de mon âge se rappellent l'assassinat du président américain John F. Kennedy à Dallas le 22 novembre 1963, l'atterrissage d'Apollo 11 sur la lune et les premiers pas de Neil Armstrong le 21 juillet 1969 où encore plus récemment les attentats du 9/11/2001 qui ont vu les deux tours jumelles de New York s'écrouler à la suite des impacts des 2 avions de ligne ont transpercé.

Quand on est un fervent amateur, d'un sport en particulier, c'est la même chose. Je me souviens exactement ce que je faisais quand Ben Johnson a battu tout le monde et l'arrogant Carl Lewis au 100 mètres des Jeux olympiques de Séoul le 24 septembre 1988 ou encore quand Lennox Lewis a passé le K.-O. au deuxième round à l'Américain Riddick Bowe, à ces mêmes jeux, pour donner la première médaille d'or canadienne en boxe olympique depuis 1932.

À la boxe professionnelle, j'ai vu plusieurs combats me faire cet effet et pour en nommer quelques-uns. Il y a eu « The Brawl in Montreal » le 20 juin 1980 au Stade olympique de Montréal, Sugar Ray Leonard contre Roberto Duran, tout comme « The Rumble in the Jungle » à Kinshasa entre Muhammad Ali et George Foreman le 30 octobre 1974.

L'un d'entre eux est le fameux affrontement intitulé simplement « The Fight » disputé entre le champion des moyens Marvin Hagler contre l'ex-monarque des mi-moyens et des super-mi-moyens Thomas Hearns pour les couronnes unifiées WBC, WBA et IBF qui appartenaient au gaucher de Brockton depuis 1980.

On attendait ce duel depuis longtemps, ça fait maintenant 40 ans et on en parle encore.

Le combat était présenté dans le stationnement en plein air du Ceasars Palace de Las Vegas le lundi 15 avril 1985. Oui vous avez bien lu, un lundi. À cette époque, il était très fréquent que des combats majeurs soient tenus un jour de semaine.

Ici au Québec, la seule façon de regarder le combat c'était sur écran géant. RDS n'existait pas encore à cette époque encore moins DAZN. HBO avait commencé à effectuer des ventes résidentielles (Pay Par View) en 1975, mais ce n'était distribué qu'au sud du 49e parallèle.

D'ailleurs, le premier à offrir de la boxe en « PPV » au Canada fut Viewers Choice Canada qui fut fondé en 1991 et le premier évènement offert a été le combat de Stéphane Ouellet contre Alain Bonnamie le 24 février 1995, en pleine tempête de neige, du Palais des Sports de Jonquière. C'était juste en anglais, Canal Indigo n'est arrivé que l'année suivante.

On se souvient de l'éclatante victoire du Jonquiérois par Knock Out au 5e dans l'une de ses plus belles prouesses en carrière.

Alors Hagler/Hearns n'était disponible que sur écran géant au Forum de Montréal. On appelait ça en circuit fermé, il y en avait 600 salles aux États-Unis et au Canada.

L'organisateur était le promoteur de boxe Roger Martel qui nous avait invité, moi et Bernard Barré, qui venait d'arriver comme directeur du développement à la Fédération québécoise de boxe olympique.

C'était rempli à capacité, la transmission n'était pas très bonne, on avait perdu le signal à quelques reprises durant les combats préliminaires, dont je n'ai, comme c'est toujours le cas, aucun souvenir, mais c'était réglé pour la finale.

Je favorisais Hearns tout comme Bernard et la majorité des spectateurs entassés dans l'édifice préféré de Régis Lévesque et probablement aussi dans les 600 amphithéâtres.

L'animosité entre les deux antagonistes était réelle et non scripté à la WWE comme on le voit très souvent de nos jours. Emanuel Steward, l'entraineur de Hearns du Kronk GYM m'a raconté que les deux combattants se détestaient tellement que Bob Arum a dû noliser 2 avions différents pour leur tournée promotionnelle dans les principales villes d'Amérique tellement ils ne pouvaient se sentir.

Hagler était humble, introverti et gaucher. Il avait dû bucher d'arrachepied pour s'élever au-dessus de la mêlée parce que personne ne voulait affronter de « fausses pattes » dans sa montée. Il avait constamment le sentiment de ne pas être considéré selon sa valeur et blâmait les médias pour qui il avait peu de respect et les évitaient.

Hearns était grand, flamboyant, populaire ayant totalement annihilé les ex-champions Pipino Cuevas et Roberto Duran en 2 petits rounds et concède un TKO en 14 rounds, contre Sugar Ray Leonard, dans un combat qu'il menait largement aux points selon les 3 juges. Tous les journalistes l'adoraient.

Il n'estimait pas beaucoup Hagler ni comme personne ni comme boxeur et ce dernier le ressentait au plus profond de ses tripes.

On attendait anxieusement le début des hostilités et on avait l'impression d'être sur le point d'assister à un grand combat qui couronnerait un nouveau champion.

Mais c'est à un combat d'anthologie auquel on a eu le privilège de participer qui n'aura duré que 8 minutes de furie totale où les deux avaient décidé de régler leurs comptes « mano y mano » et où la tactique n'avait que de considération pour littéralement annihiler l'opposition sans faire de quartier.

Après le premier round que « The Ring » considère toujours comme « The greatest round in boxing history » Hearns a annoncé à Steward qu'il s'était brisé la main droite.

Sur les conseils du fondateur du Kronk le longiligne droitier a tenté de garder sa distance et se déplacer ce qui a fonctionné jusqu'à ce qu'il soit cerné dans les câbles et forcé d'échanger coup pour coup contre Hagler déchainé dans les 30 dernières secondes du round.

Hearns n'a pas eu le temps de récupérer dans l'intermission et à une minute du troisième l'arbitre Richard Steele arrête les hostilités après que l'aspirant eut lourdement chuté au tapis courtoisie d'une droite en crochet du champion.

Les 15 088 spectateurs dans les estrades temporaires du Casino ont alors recommencé à respirer eux qui étaient littéralement paralysés par la violente intensité à laquelle ils venaient d'assister.

Le combat qui a été nommé combat de l'Année en 1985 est aujourd'hui considéré l'un des meilleurs de l'histoire.

La victoire aura permis à Hagler de gagner l'estime qu'il cherchait et il est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs boxeurs poids moyens de l'histoire.

Les deux pugilistes seront éventuellement intronisés au « International Boxing Hall of Fame » dès leurs premières années d'éligibilité.

Moi je me souviens ce soir-là avec Bernard on est allé prendre une bière au bar du coin encore sonné de la défaite de notre favori en se promettant de ne plus jamais prendre contre Hagler…

La division reine de la boxe

Il y a un adage à la boxe qui dit que « si vous avez un boxeur poids lourd de qualité dans l'équipe, il ne faut jamais perdre espoir. »

En fait, les boxeurs poids lourds font presque bande à part dans l'industrie de la boxe professionnelle. La majorité des lourds classés dans le top-10 de la division vont remporter autant d'argent que la majorité des champions des autres divisions.

De plus les boxeurs poids lourds sont beaucoup plus facilement recyclables malgré des défaites importantes.

On en a un bel exemple avec Philip « The Animal » Hrgovic (18-1, 14 K.-O.) qui vient d'être nommé par la IBF pour combattre en championnat éliminatoire contre Frank « The Cuban Flash » Sanchez (25-1, 18 K.-O.).

Le vainqueur va devenir l'aspirant #1 et obligatoire au champion actuel Daniel « Dynamite » Dubois (22-2, 21 K.-O.).

Hrgovic était le favori pour l'emporter contre Dubois en juin 2024 pour le titre vacant IBF, mais a lamentablement failli à la tâche pour s'incliner par T.-K.-O.) au 8e. Une performance décevante pour le médaillé de bronze des JO de Rio 2016.

Dix mois plus tard, il est appelé, à moins de 3 semaines d'avis, comme remplaçant à Dylan Whyte blessé, pour affronter Joe Joyce qu'il défait par décision unanime des juges, il y a quelques semaines, le 5 avril dernier.

Frank Sanchez n'a obtenu aucune victoire significative en 23 combats qu'il a remportés facilement. En mai 2024 il obtient sa chance espérée contre l'allemand Agit Kabayel (26-0, 18 K.-O.) à Ryad, mais il s'incline par K.-O. au 8e, à la suite d'une droite au corps après avoir perdu tous les rounds.

À Tijuana, neuf mois plus tard, en février 2025 il remonte sur le ring contre le mexicain Ramon Olivas Echeverria (18-25, 12 K.-O.) qui vient de perdre par K.-O. à ses 4 précédents combats et dont 21 sur 25 défaites le furent avant la limite. Sanchez l'emporte, sans surprise, par T.-K.-O. au troisième round.

Alors le vainqueur entre le Croate Hrgovic et le Cubain Sanchez va éventuellement obtenir un combat de championnat du monde avec les millions qui s'y rattachent.

Ne croyez pas que cette situation est exceptionnelle, on pourrait citer les cheminements des Daniel Dubois, Joseph Parker, Derek Chisora, Jarrell Miller et bien d'autres.

Je ne dis pas que c'est impossible de revenir à la surface dans les autres divisions, mais ce sera toujours plus long, plus difficile et beaucoup moins profitable.  Ce n'est pas par hasard qu'on l'appelle la division reine de la boxe.

La finale de boxe aux Jeux olympiques de 2028 au domicile des Lakers et des Kings.

La boxe a été confirmée pour les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 et on vient d'annoncer le site du déroulement des combats.

Les préliminaires auront lieu au Peacock Theater, une salle de 7100 places et la finale aura lieu à Arena Downtown Los Angeles, le domicile des Lakers et des Kings, qui peut accueillir 20 000 spectateurs.

Lors de mes premiers jeux en 1984, à Los Angeles, la boxe était présentée à l'intérieur du Memorial Sports Arena qui a fermé ses portes en 2016.

J'aurai le temps d'y revenir avec plusieurs anecdotes quand on va s'approcher de 2028.

C'est dans le village olympique de LA 1984 que j'ai eu accès, pour la première fois, à une messagerie électronique. En effet le comité organisateur avait lié tous les gens qui avaient une accréditation dans un système qui nous permettait de correspondre entre nous.

Malheureusement peu de gens y étaient familiers je n'ai reçu aucune réponse des personnes que j'ai essayé de contacter. J'avais quand même trouvé l'idée astucieuse.

WBC Grand Prix à Riad, c'est en fin de semaine

Depuis jeudi, DAZN présente en direct de Riyad les combats du tournoi WBC Grand Prix.

On a débuté avec les plumes, vendredi ce sera les super-légers avec les Canadiens Éric Basran et Steven Wilcox.

Samedi les poids moyens avec Derek Pomerleau. À noter que l'Ontarien Mohamed Zawadi s'est retiré de la compétition étant incapable de faire le poids. Dimanche ce sont les poids lourds.

Tous les jours la diffusion débute à 8h00 l'heure d'ici, 16 combats par jour sans interruption.

Bonne fin de semaine de Pâques!

À la semaine prochaine!

OSZAR »