UFC Montréal : Aiemann Zahabi aidé par GSP dans un moment charnière
Par leur nature, les sports de combat obligent les athlètes à se concentrer résolument sur le moment présent, au lieu de se projeter dans un avenir qu'ils ne contrôlent pas entièrement.
À quoi bon rêver à un futur radieux, si vous n'êtes d'abord même pas en mesure de franchir les différents obstacles qui se dressent devant vous? Malgré tout, certains combattants ne peuvent s'empêcher de réfléchir à l'impact qu'une grande victoire pourrait avoir sur le cours de leurs jours, d'autant plus lorsqu'ils se retrouvent à un moment charnière de leur carrière.
C'est précisément le dilemme auquel Aiemann Zahabi est confronté, lui qui livrera à l'UFC 315 samedi soir au Centre Bell son duel le plus significatif depuis son passage chez les professionnels, alors qu'il croisera le fer avec le légendaire combattant brésilien José Aldo.
« Ça serait magnifique pour ma carrière, a convenu le Lavallois âgé de 37 ans lors d'une rencontre réservée aux membres des médias organisée mercredi matin dans un hôtel du centre-ville de Montréal. C'est un très, très gros combat que j'ai l'occasion de disputer ici.
« Une victoire me permettrait de me retrouver dans le top-10 (du classement des poids coqs, NDLR) et de possiblement affronter un des aspirants qui se retrouvent devant moi. Après tu ne sais pas, tu peux être appelé à te battre pour le titre à n'importe quel moment. »
Question de mettre toutes les chances de son côté et de profiter de l'appui inconditionnel du public, Zahabi s'est assuré d'avoir à ses côtés le soir du combat l'une des personnalités les plus emblématiques du sport : Georges St-Pierre. Les initiés savent que les deux hommes se connaissent depuis longtemps, étant donné que « GSP » était dirigé par le frère aîné de Zahabi, Firas, lorsqu'il était actif. Évidemment, Firas est aujourd'hui l'entraîneur d'Aiemann.
« Je connais Georges depuis que j'ai 16 ans, a rappelé le combattant qui surfe sur une série de cinq gains. Il me donne énormément confiance parce qu'il croit en moi et mes habiletés.
« Je suis content qu'il ait accepté d'être dans mon coin, étant donné qu'il est énormément sollicité cette semaine avec les commanditaires. Je lui ai dit d'aller faire le plus d'argent possible cette semaine et de ne juste pas oublier de sortir avec moi à 19 h samedi soir! »
Zahabi n'a pas caché que la présence de St-Pierre a deux grands objectifs. D'abord, il veut établir le ton pour que les amateurs présents se mettent instantanément dans l'ambiance. Ensuite, il ne refusera pas de se faire prodiguer un ou deux conseils pendant l'affrontement.
« Je n'ai jamais entendu un Centre Bell aussi bruyant que lorsque Georges se battait, a-t-il avoué. J'espère qu'en effectuant ma marche vers l'octogone avec lui, les gens réagiront. J'ai hâte d'entendre tous les encouragements. Je sens que je vais en ressentir que du positif.
« Cela dit, le meilleur conseil que Georges m'a donné, pour l'avoir lui-même vécu dans le passé, c'est de ne pas trop respecter mon adversaire. C'est certain que c'est extrêmement spécial d'affronter une légende comme Aldo, mais comme moi, il a un combat à gagner. »
Résolument en perte de vitesse depuis quelques années – il a perdu deux de ses trois derniers duels – Aldo n'en demeure pas moins un combattant excessivement dangereux.
Celui-ci a été champion chez les plumes d'avril 2011 à décembre 2015 et de juillet 2016 à juin 2017 avant de passer chez les coqs en décembre 2019. Zahabi croit d'ailleurs qu'il méritait un meilleur sort après sa dernière sortie contre Mario Bautista à l'UFC 307 en octobre 2024.
« [Bautista] avait peut-être le contrôle du centre de l'octogone, mais Aldo faisait beaucoup plus de dommage à chacun de ses coups, a analysé Zahabi. J'ai toujours pensé qu'il fallait récompenser davantage les dommages dans des affrontements serrés comme celui-là...
« Il ne faut jamais oublier qu'Aldo possède énormément d'expérience et comme n'importe quel adversaire qui va se retrouver devant moi, il va travailler pour exploiter mes faiblesses. C'est un combattant beaucoup plus aguerri que moi et c'est pourquoi je devrai performer. »
Être dans le moment présent sans se laisser distraire par le futur et faire appel au passé pour y arriver. C'est assurément la meilleure stratégie qu'Aiemann Zahibi pouvait adopter.