James Morgan impressionne Jason Maas
À titre de partisan des Alouettes de Montréal, si votre objectif pendant le camp d'entraînement de l'équipe était d'obtenir l'autographe du quart-arrière James Morgan, il vous a fallu être patient. Très patient.
Pas que Morgan soit une prima donna trop pressée pour s'arrêter piquer un brin de jasette avec vous. Mais plutôt parce que le no 16 est toujours le premier arrivé au Complexe sportif Claude-Beaulieu et le dernier parti.
Même les médias désirant lui parler mercredi ont patienté près de 45 minutes après la conclusion de la dernière séance de deuxième camp tenu à Saint-Jérôme pour ce faire.
Quelques minutes auparavant, l'entraîneur-chef Jason Maas a d'ailleurs encensé son ardeur au travail, notant à quel point il s'était amélioré depuis l'an dernier, alors qu'il a passé la majeure partie de l'été au sein de l'équipe d'entraînement des Alouettes, étant même retranché pendant quelques semaines en fin de campagne avant d'être réembauché.
« Personne ne se prépare mieux que lui, a noté Maas, lui-même un ex-quart-arrière. Je suis dans le football depuis longtemps, dans cette ligue depuis 25 ans et j'ai connu de très bons quarts. J'ai même le plaisir de diriger avec l'un d'entre eux: ce gars se prépare comme un pro chaque jour.
« Et pas seulement que lui: il prend nos groupes de deuxièmes et troisièmes receveurs et révise les jeux chaque matin avec eux. Je suis très fier de lui et de ce qu'il fait. Je ne suis pas surpris des succès que notre attaque connaît quand il est sur le terrain. J'ai hâte de le voir jouer [vendredi, à Ottawa]. »
« C'est très agréable d'entendre ce genre de compliments de la part de votre entraîneur, mais je dois une fière chandelle à mes coéquipiers et à la culture qui prévaut ici, a déclaré Morgan. Ce n'est pas partout que vous voyez autant de joueurs faire du temps supplémentaire. Ici, j'ai toujours pleins de gars disponibles pour moi. »
Jour après jour, on a pu voir Morgan rester sur la surface synthétique avec d'autres receveurs, mais parfois seul aussi. À lancer des ballons, réviser son synchronisme, etc. Mercredi, c'est en compagnie de trois receveurs qu'il a complété peut-être une quarantaine de passes avec des tracés différents. Ensuite, il a demandé à un coéquipier de se placer derrière les poteaux des buts afin de lui envoyer quelques ballons.
« On ne voit pas tant que ça les poteaux, a déclaré l'Américain de 28 ans, mais je veux que mon subconscient enregistre où ils sont. Des gars me disent que lors de certains jeux près de la zone des buts, ils peuvent être dans la trajectoire du ballon, mais je n'ai pas remarqué cela. »
Occasion ultime?
Morgan n'a pratiquement pas joué l'an dernier, mais il s'est acquitté de son rôle au sein de l'équipe d'entraînement sans rechigner. Cette saison, à moins qu'il ne puisse déloger Caleb Evans comme quart no 3, il semble être condamné à occuper la même place dans l'organigramme. Il ne s'en soucie pas pour l'instant.
« Je ne contrôle rien de tout ça présentement. Je ne peux seulement que me concentrer sur où sont mes pieds au moment présent, a imagé le natif du Wisconsin. Mon objectif principal est d'aider l'équipe, peu importe dans quel rôle. Peu importe où je serai, je tenterai d'aider mes coéquipiers à améliorer leur jeu. »
Evans, à moins d'une blessure à Davis Alexander et McLeod Bethel-Thompson, semble confiné à exécuter les faufilades du quart sur des jeux nécessitant de courts gains ou près de la ligne des buts, un jeu que nous n'avons pas vu Morgan exécuter.
« Ça reste en effet à être déterminé, a admis Maas. Pour l'instant, nous avons un gars (Evans) capable de le faire. S'il est blessé, je pense que James est grand et fort et peut le faire quand nous aurons besoin de le faire.»
Mais on ne garde pas un quart-arrière que parce qu'il est en mesure d'aller vous chercher deux verges en prenant le chemin ouvert par cinq gars de 300 livres devant lui. Et sur ce point, Morgan n'a rien à envier à qui que ce soit. Même que Maas a noté une amélioration dans son jeu.
« Il est beaucoup plus précis, ça se voit qu'il a travaillé sur sa mécanique, a remarqué l'entraîneur. Vous devez le montrer de façon constante, jeu après jeu. Je pense que ça a à voir avec sa meilleure connaissance des jeux, son rythme qui est meilleur et que nous lui ayons donné plus de répétitions. Il a fait de l'excellent travail. Sa précision est vraiment ce qui m'a marqué cette saison. »
« L'an dernier, je devais m'acclimater au cahier de jeux, aux déplacements des joueurs, à une nouvelle ligue et à tous ces joueurs en mouvement avant que le jeu ne commence, a pour sa part indiqué Morgan. Cette année, je sais où mes gars sont sur le terrain et j'ai pu enregistrer davantage de la façon dont les défenses jouent. Ce sont ces petits détails que je voulais voir améliorés dans mon jeu. »
Pour le reste, il disposera de près deux quarts pour se faire valoir lors du dernier match préparatoire de vendredi, contre le Rouge et Noir, alors qu'il devrait partager les trois dernières périodes de la rencontre avec Jonathan Sénécal.
« C'est une opportunité et chaque fois que vous en obtenez une bonne comme celle de vendredi, c'est très excitant. Je dois exécuter les jeux et ne rien changer à ma préparation. »