Des feux d'artifice par les receveurs des Alouettes?
ST-JÉRÔME – Est-ce que les feux d'artifice prévus pour les receveurs des Alouettes ont été retardés d'un an? La saison 2025 nous fournira la réponse alors que les artificiers du club montréalais ajustent les réglages.
Petit retour dans le temps. En 2024, durant le camp d'entraînement, les Alouettes étaient les champions en titre et plusieurs indices laissent croire que le jeu aérien montréalais casserait la baraque dans la LCF.
Tyson Philpot était en feu en début de saison, il se dirigeait vers une saison de plus de 1000 verges avec une main dans le dos. Mais une blessure a freiné son envol et il a dû s'arrêter à 779 verges en neuf parties.
Tyler Snead, qui avait été rarement blessé durant son parcours au football, a été limité à sept rencontres. Kaion Julien-Grant a subi le sort en jouant 12 matchs du calendrier régulier.
Austin Mack est revenu tardivement dans le nid après son aventure dans la NFL et il s'est, lui aussi, retrouvé sur la liste des blessés.
Tant et si bien que Cole Spieker a, contre toute attente, été le receveur le plus productif avec 823 verges en 18 matchs. Il a devancé Charleston Rambo qui a impressionné avec 808 verges en tant que recrue. Au cumulatif, Montréal a dû se contenter du septième rang de la LCF pour l'attaque aérienne.
On se retrouve en 2025. David Alexander a ravi les commandes de l'attaque à Cody Fajardo, mais sa brigade de receveurs demeure tout aussi bien garnie. Julien-Grant est le seul à avoir quitté, mais le choix était logique puisque Philpot n'est âgé que de 24 ans contrairement à 28 ans pour Julien-Grant.
Si la santé peut s'incruster chez les receveurs des Alouettes, les ingrédients semblent réunis pour se reprendre en 2025.
« Oui à 100%! On a de la continuité et une très belle chimie. Je suis extrêmement content de jouer avec eux », a réagi Mack avec le regard illuminé par des étincelles.
Ce n'est pas la première fois que ça arrive, mais on a entendu parler de la saison 2015 alors que quatre receveurs du Rouge et Noir d'Ottawa avaient franchi le plateau des 1000 verges avec Henry Burris comme quart-arrière. Jason Maas était le coordonnateur offensif de cette unité.
« Si tu demandais à tous les receveurs, ils voudraient chacun atteindre le plateau des 1000 verges. En fait, ils ont tous la capacité d'y parvenir. Évidemment, la clé pour y arriver, c'est de rester en santé. On a de la continuité en attaque, ça les aidera. Mais ce n'est pas le but de notre attaque, on veut marquer des points et gagner des matchs », a cerné Maas qui n'a rien d'un friand des statistiques personnelles.
De son côté, le directeur général Danny Maciocia apprécie les qualités complémentaires de chacun. Les blocs et les courts tracés de Spieker, les coups de circuits accomplis par Mack et Rambo, la précision chirurgicale des tracés de Snead et l'arsenal varié de Philpot.
Mais Maciocia a trop d'expérience pour ne pas se méfier des embûches.
« La chose très importante, c'est encore la profondeur. Ça fait deux ans de suite qu'on finit souvent par employer 70 joueurs. On aura besoin du support d'un ou deux autres receveurs », a mentionné le dirigeant avec réalisme.
En 2024, Spieker a été le 17e receveur le plus productif de la LCF. Dans un circuit à neuf équipes, ça fait mal que le premier représentant des Alouettes se classe aussi loin.
Cela dit, en misant sur Alexander comme partant dès le premier match, l'attaque des Alouettes semble prête à déclencher les feux d'artifice d'entrée de jeu.
« La force de Davis, c'est la puissance de son bras. Il va lancer des passes de 45-50 verges et ça peut aussi mener à des punitions d'obstruction de l'adversaire. Les défenses ne peuvent pas se concentrer sur des tracés de cinq, dix ou quinze verges. Les receveurs le savent aussi, des occasions vont se présenter », a noté Maciocia.
« Je suis emballé de jouer avec Davis. Il est affamé et il a été prêt pour chaque occasion qui s'est présentée. On pourra exploiter bien des facettes avec lui autant vers les lignes de côté qu'en profondeur », a indiqué Mack qui veut tirer ses partenaires vers le haut avec un rendement éclatant.
Alexander possède cette dynamique d'improvisateur sur le terrain. Évader à la pression et compléter une passe de 40 verges, c'est de la routine dans son répertoire.
Mais le temps investi dans les derniers mois auprès du coordonnateur offensif Anthony Calvillo, de Maas et de Maciocia devrait approfondir ses possibilités.
« Le but était de se familiariser encore davantage avec les jeux. Ce sera très important, le rythme va ralentir devant lui et c'est là que ses habiletés athlétiques vont briller », a prédit Maciocia.
Prudence avec Philpot
Lorsque Philpot est en santé, l'attaque des Alouettes s'avère nettement plus menaçante grâce à sa vitesse autant sur les jeux courts que les longs gains.
Mais, pour l'instant, personne chez les Alouettes ne peut garantir qu'il sera rétabli à 100% pour la première partie (6 juin). Lundi, il s'est entraîné de manière limitée et il prévoit augmenter quelque peu la cadence durant la semaine.
« On ne veut rien précipiter, ça prend neuf mois de guérison et on est rendus à huit mois. On est en avance, mais on y va de manière prudente », a expliqué le Canadien qui ne veut pas revivre la déception de 2024.
« Quand tu es à ton sommet et que tu connais tes meilleurs moments, c'est difficile de se blesser. Mais j'ai démontré ma résilience et ma force mentale », a mentionné Philpot.
Quelques minutes plus tôt, quand on a soumis à Mack que la malchance devrait abandonner les receveurs des Alouettes en 2025, il n'a même pas osé répondre pour éviter un mauvais sort.