Louis Michot protège le français en Louisiane grâce à sa musique
Ne manquez pas le Super Bowl LIX dimanche le 9 février dès 16h30 sur RDS et RDS.ca
LA NOUVELLE-ORLÉANS – Le Super Bowl, en Louisiane, ça dépasse le sport, ça se vit aussi au son de la musique. Qui de mieux qu'un musicien de renom, ayant des ancêtres québécois et qui a choisi de chanter en français, pour s'imprégner de cette riche culture.
Élevé aux abords des bayous du Mississippi, Louis Michot a baigné dans la musique dès sa naissance grâce au groupe musical de son père et ses cinq oncles.
À l'âge de 18 ans, il a pratiquement vécu une renaissance en décidant de venir apprendre le français au Canada.
« J'ai pris mon violon et je suis parti pour la Nouvelle-Écosse. J'ai commencé à chanter en français en même temps que j'ai commencé à le parler », s'est-il rappelé avec son enthousiasme attachant.
« Avant, je n'avais pas une vraie appréciation de notre musique traditionnelle. Quand j'ai commencé à apprendre le français, c'est comme si c'était naturel pour moi. Comme si ça me manquait avant et que je ne le savais pas », a ajouté celui qui a fondé le groupe Lost Bayou Ramblers avec son frère en 1999.
L'instant d'un hiver, il s'est arrêté à Montréal, près du Quartier latin, pour une histoire d'amour. Comme on lui disait à la blague, s'il était arrivé en été, peut-être qu'il aurait choisi de rester.
À bien y penser, ç'aurait été bien dommage pour la Louisiane et la culture francophone puisque Michot y est devenu un grand ambassadeur.
Il s'est accroché à ses convictions et à ce qui le faisait vibrer. Grâce à la magie qui opère dans sa musique, qui rassemble ses origines multiples et ses influences, il a obtenu deux reconnaissances aux prix Grammy.
Louis Michot« Je ne suis jamais attendu à recevoir de tels honneurs. Mais je crois que ça peut arriver quand tu suis tes passions. J'ai écrit en anglais et chanté en anglais quand j'étais plus jeune, mais ça ne m'a jamais autant touché. Quand j'ai commencé en français, c'était naturel autant pour les histoires que les mélodies; comme si c'était fait pour moi », a raconté Michot qui est fier que son art ait pu toucher les gens.
La notoriété de son groupe lui a aussi déjà valu le privilège de faire une collaboration avec l'actrice Scarlett Johansson.
« C'était magnifique! C'était si facile de travailler avec Scarlett et elle chante si bien en français. Je n'imaginais pas vivre ça. On a fait l'enregistrement, on a bu du vin, on a mangé, c'était comme une famille », s'est souvenu Michot.
Cette semaine, à La Nouvelle-Orléans, Michot a obtenu l'honneur de participer aux célébrations du Super Bowl et son groupe a donné tout un spectacle sur une scène avec le fleuve Mississippi en arrière-plan.
Il se réjouit toujours quand le sport rejoint la musique tout en permettant de faire rayonner sa région.
« On est fiers de notre culture et on va montrer toutes ses différentes expressions. On veut exposer qu'on est le résultat des différentes cultures qui ont vécu ensemble depuis plusieurs générations », a évoqué Michot qui a amené son fils à un match des Saints cette saison.
Il s'agit de la 11e présentation du Super Bowl à La Nouvelle-Orléans, un sommet partagé avec Miami. Toutefois, on y sent plus de chaleur humaine.
« Tu n'auras pas à chercher nulle part, ça va venir directement à toi. Tu entres dans la ville et tu ne peux pas l'éviter. Les gens veulent célébrer avec la musique et la danse. Tu l'auras drette dans ta figure », a lancé Michot en souriant.
À notre arrivée, il n'aura suffi que de tourner le coin de rue de l'hôtel pour assister à une première prestation musicale d'un groupe de 12 musiciens avec des instruments à vent.
Fort divertissante, cette expérience sur la rue Bourbon n'a pas autant résonné dans nos « tripes » que d'écouter la musique de Michot avec les Lost Bayou Ramblers.
La première raison repose sur l'amalgame des cultures dans sa musique. Ensuite, on soupçonne que les ressemblances, par moments, avec la musique traditionnelle québécoise, ont eu un impact.
« Pour moi, c'est aussi important de rendre hommage à nos ancêtres. J'ai des ancêtres créoles français, acadiens, québécois. La musique cajun créole, ça devient un collectif d'influences musicales, c'est Américain, Français, Créole… En même temps, c'est quelque chose de nouveau car, en tant que musicien, on crée de nouvelles choses en suivant notre propre inspiration », a convenu Michot qui aime beaucoup la musique québécoise traditionnelle.
Pour le volet historique, Michot retrace dans son arbre généalogique des ancêtres québécois ayant porté les noms de Chenier, Normand et Gaspard. Au 18e siècle, ils sont descendus en Louisiane et ils ont marié les Michot qui sont venus de France à partir d'Haïti.
À nos yeux, le plus beau dans l'histoire, c'est qu'on a immédiatement eu l'impression de parler à un ami de longue date. Comme si le lien ne s'était pas estompé même si ses ancêtres ont quitté vers la Louisiane il y a plus de deux siècles.