Passer au contenu principal

RÉSULTATS

« Fika » et cours de suédois avec Emil Heineman

Publié
Mise à jour

Avant de me déplacer en Suède pour une première fois, pour couvrir le Championnat du monde de hockey, j'ai pris le temps de m'informer sur certaines traditions, certaines choses à savoir avant de me lancer dans la découverte d'un nouveau pays. L'une des premières choses sur laquelle je suis tombé est la passion des Suédois pour le café, mais pas seulement le fait de savourer la boisson, celle de savourer le moment.

Les Suédois aiment prendre le temps de s'arrêter au cours d'une journée. La « Fika », c'est la pause café de la journée, mais encore plus, c'est le moment opportun pour échanger avec des amis, des collègues ou des membres de la famille.

Évidemment, je me suis rapidement dit qu'il fallait que la « Fika » soit une thématique à aborder avec Emil Heineman pendant mon séjour en Suède.

« La Fika, c'est gros ici. Elle peut se dérouler avant le dîner ou en après-midi. C'est vraiment agréable et j'adore ça », lance l'attaquant suédois du Canadien au début de notre entretien.

C'est donc avec cafés et brioches à la cannelle à la main que s'amorce notre discussion. Et le but n'est pas seulement de se lancer dans des échanges sur le hockey, sur l'avantage numérique ou sur ses capacités à marquer des buts. L'objectif est surtout d'en apprendre davantage sur lui, sur sa vie en Suède avant de se lancer dans l'aventure de l'Amérique du Nord, ou encore à propos des gens qui l'ont aidé dans son parcours.

Quitter la Suède vers le Canada

Emil Heineman est originaire de Leksand, à environ trois heures de voiture au nord-ouest de Stockholm, où se déroule le Championnat du monde de hockey. Leksand est une municipalité paisible et c'est là qu'Heineman a grandi, autant comme jeune homme que comme joueur de hockey. Il a fait ses débuts dans les rangs juniors avec la formation Leksands IF, y disputant deux saisons avant de faire le saut avec le club sénior, avec la même organisation pendant les trois saisons suivantes.

En mars 2023, son amoureuse et lui quittent vers le Canada. Heineman fait le saut vers l'Amérique du Nord pour y disputer ses premiers matchs dans l'uniforme du Rocket de Laval. Un voyage de près de 6000 kilomètres, de l'autre côté de l'océan Atlantique, qui change une vie et qui ne se fait pas sans émotion…

« Quitter pour la première fois a été difficile, confie Heineman. Dire au revoir et laisser ma famille derrière moi a été ardu. Mais quand nous sommes arrivés à Montréal, tout s'est fait simplement. La transition s'est faite en douceur et nous étions bien, même si nous étions loin de la maison. »

La famille est vraiment importante aux yeux d'Emil Heineman et il s'assure de revenir les voir dès que son horaire le permet. Il a ainsi le temps de rattraper le temps perdu avec ses parents, ses grands-parents et ses frères.

Si la transition entre Leksand et la grande ville de Stockholm est importante, elle peut s'avérer encore plus dépaysante quand on débarque à Montréal. Mais Heineman et sa copine ont découvert une ville qui offre des similitudes avec la capitale suédoise.

« Nous ne sommes pas habitués au rythme élevé de la grande ville. Mais Montréal et Stockholm se comparent d'une certaine façon, avoue Heineman. Nous pouvons profiter d'un café lors de nos journées de congé. Montréal a de bons restaurants et des espaces pour profiter un peu de la nature. Et tout comme en Suède, le hockey c'est gros! Alors il n'y a pas une si grande différence! »

Des mentors qui l'ont fait évoluer

Plus jeune, Heineman admirait Filip Forsberg. Tout comme lui, Forsberg a fait ses classes avec le club de Leksand. Entre l'âge de 9 et 12 ans, Heineman était fan de l'équipe et il se rendait aux matchs comme spectateur. Aujourd'hui, il porte les couleurs de son idole au sein de l'équipe de Suède.

S'il peut profiter des conseils précieux d'un des joueurs les plus populaires de son pays, il a aussi pu compter sur des gens qui l'ont aidé dans l'ombre. Il nomme spontanément Mikael Karlberg, qui a été entraîneur adjoint, puis entraîneur-chef de la formation de Leksand.

« Mikael a été mon entraîneur pendant 5 ans et il a fait une grande différence pour moi. Premièrement, il m'a donné l'opportunité de jouer et il a joué un grand rôle dans ma réussite. Il m'a permis de croire en moi. »

Maintenant âgé de 23 ans, Heineman est encore dans les débuts de sa carrière et il lutte tous les jours pour conserver une place de joueur régulier dans la LNH. Dans le vestiaire du Canadien, il peut s'appuyer sur des vétérans qui sont devenus de bons amis.

« Mes compagnons de trio Jake Evans et Joel Armia m'aident beaucoup. Armia m'a particulièrement guidé, notamment dans le fait de réaliser l'importance de bien gérer la rondelle le long des deux lignes bleues. Il m'a expliqué que c'est un aspect très important pour bien faire les choses. »

Demeurer connecté à la Suède

Être constamment sous pression comme athlète professionnel nécessite un peu d'équilibre. Si la tradition de la « Fika » peut être respectée partout au monde, celle d'écouter de la musique ou des balados de chez lui, permettent de garder son lien avec la Suède bien vivant.

« Je suis vraiment un gars qui aime écouter des balados. Il y en a quelques-uns de la Suède que j'aime bien. Ça me calme quand je roule dans la voiture. »

Le DJ réputé Avicii, malheureusement décédé en 2018 et dont l'aréna de Stockholm porte le nom, fait aussi partie de la « playlist » d'Emil Heineman.

« Il est une partie importante de tous les Suédois. Les gens écoutent encore beaucoup sa musique. Les Suédois sont fiers de ce qu'il a accompli. »

La quête de la médaille d'or

Heineman et ses coéquipiers de la Suède amorceront la ronde éliminatoire du Championnat du monde avec un duel de quart de finale contre la Tchéquie, devant une foule survoltée, à Stockholm.

Heineman tentera d'aider son équipe à accomplir de grandes choses, grâce à son « lancer foudroyant ». Il a d'ailleurs démontré cette qualité dans son jeu en marquant un beau but en ronde préliminaire contre la France.

Et grâce à notre entretien, Emil peut maintenant dire lui-même qu'il a un « lancer foudroyant ». Comme je me suis donné le défi d'apprendre quelques mots de suédois pendant mon séjour ici, j'ai offert à Emil d'évaluer la qualité de mon suédois! En échange, il a pratiqué un peu son français et l'exercice s'est avéré sympathique. Je vous invite à en voir un extrait :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par RDS (@rds)

OSZAR »