WAS 5 - MTL 2 : les clés du match numéro 4
MONTRÉAL – Le Canadien s'est incliné devant les Capitals de Washington par la marque de 5-2 dimanche. Les Caps ont désormais une avance de 3-1 dans la série. Voici trois points qui ont attiré notre attention.
Un coup qui change tout
Vous ne lirez pas leurs noms ici, mais sur la passerelle de presse, certaines personnes avaient commencé à faire des plans pour le soir du match numéro 6 au Centre Bell. Nous étions au deuxième entracte, le Canadien menait 2-1 et jouait, c'est vrai, avec un bon vent de dos.
Une mise en échec de Tom Wilson a tout changé. Le match, assurément, mais peut-être bien aussi la série au grand complet, s'est joué à cet instant précis.
À la septième minute du troisième vingt, Wilson a sorti Alexandre Carrier de ses patins en face des bancs de punition. Un contact brutal qui a forcé le vaillant défenseur à retraiter vers son banc. Avant même qu'il n'atteigne la porte, Brandon Duhaime passait un savon à Mike Matheson et profitait d'un bond chanceux devant le filet pour créer l'égalité.
L'amphithéâtre s'est tu et on s'est douté, à ce moment-là, que c'était une gifle dont le Canadien, malgré toute sa bonne volonté, ne se relèverait probablement pas.
On parle d'un moment charnière dans la série non seulement parce que le Canadien doit maintenant gagner trois matchs consécutifs contre la première tête de série de l'Association Est, mais parce qu'il risque de devoir le faire sans le défenseur dont l'acquisition a remis sa saison sur les rails. Avant d'être sonné par Wilson, Carrier s'était blessé à une jambe en tentant d'éviter une charge d'Alexander Ovechkin et avait passé les sept dernières minutes de la première période au vestiaire. Ça a été une dure soirée pour lui.
On n'est jamais certain de rien en séries, mais on ne parierait pas sur sa présence mercredi à Washington.
Thompson n'a pas été inquiété
La mascarade des Capitals nous aura trompé. C'est bien Logan Thompson, qui semblait pourtant fort mal en point à sa sortie du match numéro 3, qui était d'office devant leur filet dimanche. Mais était-il en pleine possession de ses moyens? Une bonne façon de le savoir aurait été de le mettre à l'épreuve souvent et de toutes les façons imaginables. On ne peut pas dire que c'est ce qu'ont fait les joueurs montréalais.
Les locaux n'ont cadré que cinq tirs en première période. Trop souvent, ils ont levé le nez sur une occasion de tester Thompson. Le but de Juraj Slafkovský, à la mi-match, a été marqué sur leur premier tir en 15 minutes et 13 secondes. Thompson a pourtant montré des signes de vulnérabilité. Il a cédé deux fois sur seulement quatre lancers en deuxième période.
Montréal a compté deux buts en avantage numérique, mais n'a généré que 14 tirs sur la cible à 5 contre 5.
À l'autre bout, Jakub Dobeš a fait sa part en relève à Samuel Montembeault. Il a eu ses torts dans la confusion coûteuse qui a mené au premier but du match, l'œuvre de Dylan Strome, mais a aussi réalisé des larcins spectaculaires contre Wilson et Connor McMichael. Sa présence dans l'équation n'est pas idéale pour le Canadien, mais on ne peut le tenir fautif pour la défaite.
Un Matheson monstrueux au cœur d'une unité dominante
Il existe un monde dans lequel l'histoire de ce match est écrite par les unités spéciales du Canadien.
En début de deuxième période, Christian Dvorak et Joel Armia ont écopé de pénalités mineures à 1:17 d'intervalle. Avant d'attaquer un sprint de 43 secondes à 5 contre 3, les Capitals ont demandé un temps d'arrêt. Ils étaient prêts à s'élancer pour le K.O.
Jake Evans, David Savard et Mike Matheson ont alors amorcé une séquence qui a littéralement donné vie au Tricolore. Les dégâts ont été limités, la foule a complètement perdu la boule et dans les minutes suivantes, ses favoris ont créé l'égalité. On a longtemps cru qu'il serait là, le point tournant de ce match.
C'est ici qu'il faut vous parler de Matheson. Il a livré une performance titanesque. L'unité de désavantage numérique du Canadien a été parfaite pendant les 9 minutes 14 secondes où elle a été sollicitée. Matheson a été sur la glace pendant 88% de ce mandat (8 :06).
Après que Carrier soit tombé une première fois au combat au première période, son partenaire a passé deux minutes complètes sur la glace à 4 contre 5. Alors qu'il restait un peu moins de six minutes à jouer en deuxième période, le compteur de Matheson lisait déjà 17:38. On aurait dit une faute de frappe.
Matheson a terminé la rencontre avec 28 minutes pile à son actif. La feuille de match (-1, une mise en échec, un lancer bloqué), ne rend pas justice à l'effort colossal qu'il a fourni. Son équipe aura besoin du même rendement de sa part si jamais elle devait compter sur Xhekaj et Jayden Struble dans le match numéro 5.