Le Rocket élimine les Monsters et passe en finale de division
LAVAL – Si les joueurs du Rocket étaient encore en proie à la nervosité avant le quatrième match de leur série contre les Monsters de Cleveland, rien n'y parut.
À sa deuxième occasion d'abattre le premier obstacle de son parcours éliminatoire, le club-école du Canadien a retrouvé ses airs de conquérant. Trois buts rapides en première période lui ont permis de l'emporter 4-1 et ainsi atteindre l'objectif qui lui avait échappé deux jours plus tôt lors de sa rentrée devant ses partisans.
En éliminant les Monsters, le Rocket s'est qualifié pour la finale de la division Nord. Il y affrontera les Americans de Rochester, équipe réserve des Sabres de Buffalo. Laval a remporté sept des huit duels entre les deux rivaux en saison régulière.
Autant l'entraîneur-chef Pascal Vincent que ses vétérans avaient concédé que la gestion des émotions avait fait défaut lors du match numéro 3. Mardi, les papillons étaient partis se faire voir. Dès l'amorce, les quatre trios du Rocket se sont succédé pour agir comme un rouleau compresseur sur les pauvres visiteurs.
« On a fini au premier rang, mais on est vraiment jeune comme équipe, a mis en contexte Laurent Dauphin, qui a inscrit un doublé dans la victoire. Je pense que les gars étaient nerveux de l'ambiance qu'il y avait ici et du buzz autour de l'aréna. Mais on a appris de ça et on est arrivés plus fort ce soir. »
« Je ne sais pas si c'était les nerfs, arguait pour sa part Logan Mailloux. Je crois qu'on s'est juste éloignés de notre identité. On a un style qui est le nôtre et lorsqu'on s'en éloigne, on est une équipe plutôt moyenne. Mais quand on y est fidèle d'une présence à l'autre, c'est difficile de nous affronter. »
« C'est comme ça qu'on a joué toute l'année, se réjouissait Vincent après le match. C'est dans notre ADN, c'est notre façon de jouer, c'est ce qui nous a donné du succès toute la saison. »
« On est une équipe agressive, a développé le pilote. J'aime les équipes agressives, avec et sans la rondelle. Je ne parle pas du jeu physique, je parle de l'état d'esprit. Les gars ont acheté ça en début de saison. On a modifié quelques affaires et quand ils exécutent ça et qu'on joue en groupe de cinq comme on l'a fait ce soir, ils sont tannants à affronter. Ça va être dur de créer du momentum contre une équipe comme ça. »
Le Rocket n'a jamais laissé le temps aux Monsters d'y croire. Xavier Simoneau a ouvert la marque dès la cinquième minute, récupérant une rondelle égarée derrière le gardien Jet Greaves après une belle percée du défenseur William Trudeau.
« J'étais content que le but vienne de ce trio parce que si on leur demandait aujourd'hui, je pense qu'ils n'étaient pas tellement contents de leur dernier match, a précisé Vincent en ajoutant Lucas Condotta et Rafaël Harvey-Pinard à la discussion. Leur façon de rebondir aujourd'hui, en allant au filet, en créant des choses et en rendant la vie difficile au premier trio adverse... Je les ai opposés à la première ligne de l'autre côté aujourd'hui et ça c'était nécessaire pour nous pour gagner le match. Ils ont fait un boulot exceptionnel. »
Un jeu de puissance sans pitié
Blanchi en quatre déploiements lors du match précédent, le jeu de puissance lavallois s'est ensuite chargé de passer le reste du message. Dauphin et Mailloux ont mis les points sur les « i » en marquant dans un intervalle de 2:39.
La performance de Mailloux lui a valu les éloges de son entraîneur. « Ça fait seulement un an que le côtoie, mais il joue son meilleur hockey depuis que je le connais. « Il est constant, il prend de bonnes décisions avec la rondelle, il faut avorter des jeux avec son bâton, en plus de tout ce qu'il fait sur les unités spéciales. Il représente une grande partie de nos succès. »
Luca Del Bel Belluz a donné espoir aux Monsters en marquant en fin de deuxième période, mais son équipe a répondu en ne générant que cinq tirs cadrés au dernier tiers.
Dauphin a enfoncé le dernier clou en marquant son deuxième du match, encore en avantage numérique, en toute fin de troisième. Il a récolté un point dans les quatre matchs de la série et en totalise six depuis le début du tournoi printanier.
Peu sollicité, Jacob Fowler n'a été rien d'autre que source de confiance devant le filet des locaux. Le jeune professionnel a bloqué 18 rondelles pour signer sa troisième victoire en autant de départs en séries.
Dauphin a précisé que l'équipe était aussi à l'aise avec Cayden Primeau qu'avec Fowler, « mais le fait que c'est une recrue qui vient d'arriver ici, c'est assez impressionnant », a-t-il concédé.
Vincent n'a pas voulu dévoiler son plan quant à l'utilisation de ses gardiens pour la suite des choses, mais il a affirmé que les deux continueraient à voir de l'action.