Jannik Sinner de retour à Rome après un arrêt forcé de 3 mois
Après trois mois d'une très discutée suspension pour dopage, le no 1 mondial Jannik Sinner, héros du sport italien, fait son retour en compétition au Masters 1000 de Rome, dernier rendez-vous majeur sur terre battue, à partir de mardi, avant Roland-Garros (26 mai-9 juin).
C'est peu dire que Sinner est attendu par tout un pays au Foro Italico: son premier entraînement officiel, lundi en soirée, se disputera dans le Central devant 10 000 fans et sera diffusé en direct sur Sky Sport.
L'Italien, dont le dernier coup de raquette remonte au 26 janvier en finale des Internationaux d'Australie qu'il a remportés pour la deuxième année consécutive, partage l'impatience de ses compatriotes.
« La compétition me manque, s'entraîner, ce n'est pas la même chose, je suis très content que cette période soit enfin terminée. Je peux repartir de l'avant », a-t-il confié la semaine dernière à la Rai.
S'il ne pouvait pas rêver mieux qu'un tournoi à domicile pour son retour, Sinner, 23 ans, n'est pas toujours à l'aise sur terre battue et/ou lorsqu'il joue « a casa ».
Sur les 19 titres de son palmarès, un seul a été conquis sur terre (Umag 2022) et il lui a fallu attendre les derniers Masters ATP, en novembre à Turin, pour triompher enfin devant le public italien.
« Une année difficile et stressante »
Forfait sur blessure il y a tout juste un an, son meilleur résultat à Rome, un quart de finale perdu contre Stefanos Tsitsipas, remonte à 2022.
Soit avant son explosion, avant qu'il ne devienne le maître incontesté du tennis mondial en remportant la saison dernière huit titres, dont les Internationaux d'Australie, l'US Open et les Masters ATP.
Mais 2024 restera aussi de son propre aveu « une année difficile et stressante », marquée par son contrôle antidopage positif en marge du Masters 1000 d'Indian Wells: une retentissante affaire qu'il espère avoir soldé en acceptant en février une suspension de trois mois, mais qui continue de diviser le monde du tennis.
Si la contamination accidentelle à un anabolisant, via un massage prodigué par un membre de son entourage, n'a jamais été remise en cause, l'accord trouvé avec l'Agence mondiale antidopage qui visait initialement une à deux années de suspension, a fait grincer des dents.
« J'ai été un peu critiqué sur le fait que j'aurais été traité différemment, mais ce n'est pas vrai. Personne n'a de traitement de faveur », s'est-il défendu.
Ses rivaux n'ont pas vraiment profité de son absence: son dauphin au classement ATP Alexander Zverev accuse encore près de 2000 points de retard.
La sensation Draper
L'Allemand, vainqueur à Rome en 2024, ne semble toujours pas avoir digéré sa défaite en finale des Internationaux d'Australie.
Il vient certes de remporter le tournoi de Munich, mais n'a pas dépassé les huitièmes de finale des trois Masters 1000, les tournois les plus importants après les Grands Chelems.
Carlos Alcaraz a fait mieux que Zverev, en s'imposant à Monte-Carlo, mais l'Espagnol a rétrogradé au 3e rang mondial et, blessé, a dû faire l'impasse sur Madrid.
Quant à Novak Djkovic, après ses piteuses éliminations dès ses entrées en lice à Monte-Carlo et à Madrid, il n'a même pas fait le déplacement à Rome où il s'est pourtant imposé six fois.
Si bien que Sinner, malgré sa pause forcée, pourrait très bien revenir comme il est parti, en vainqueur, et devenir le premier Italien à remporter les Internationaux d'Italie depuis Adriano Panatta en 1976.
À moins que le Britannique Jack Draper ne continue sur son impressionnante lancée: quarantième au classement ATP il y a un an, il a bondi au 5e rang mondial en s'imposant à Indian Wells et en atteignant la finale à Madrid où il a fini par céder dimanche soir face au Norvégien Casper Ruud.
Dans l'ombre depuis plusieurs mois de la no 1 mondiale Aryna Sabalenka qui vient de s'imposer à Madrid, la Polonaise Iga Swiatek espère se relancer grâce à un tournoi qu'elle a remporté trois fois et dont elle est la tenante du titre.