Passer au contenu principal

RÉSULTATS

L'essentiel pour un combat de boxe à succès

Canelo Alvarez - Getty
Publié
Mise à jour

On attendait le Cinco de Mayo avec enthousiasme et impatience le weekend dernier et, dans l'ensemble, il n'a pas rempli ses promesses.

Au menu on y présentait de la boxe dans un endroit inusité, Time Square, de grandes vedettes établies avec Canelo Alvarez et Naoya Inoue et on croyait qu'on avait tout ce qu'il fallait pour des événements glorieux, une fête du Cinq Mai mémorable.

Malheureusement, il manquait deux facteurs déterminants pour une expérience BOXE totalement réussie : la présence d'une foule partisane et des combattants qui sont prêts à tout sacrifier pour la victoire et pour le spectacle.

On en eu un parfait exemple le weekend précédent au Tottenham Hotspur Stadium de Londres en Angleterre quand 65 000 spectateurs ravis ont été témoin de la victoire de Chris Eubank Jr. (35-3, 25 K.-O.) sur son compatriote Conor Benn (23-1, 14 K.-O.).

Ce n'était pas un combat pour un titre mondial, pas un affrontement significatif dans la hiérarchie de la division, deux boxeurs au talent moyen qui ne deviendront probablement jamais champion du monde.

Cependant on a eu deux opposants qui ont livré une performance à la limite de leurs habiletés, de leur capacité physique, mais dont le cœur et la détermination n'avaient aucune limite en dépit des coups reçus, de la fatigue et des muscles de tout le corps endoloris.

Les deux ont terminé leur nuit sur une civière, côte à côte à l'hôpital, par précaution, pour leur permettre une récupération complète sous surveillance, tellement ils avaient tout laissé entre les 4 câbles.

Quand le perdant d'un combat augmente sa notoriété et le respect populaire qui lui permettent de faire progresser sa carrière, c'est la preuve de la réussite.

On parle déjà d'un combat revanche dans les prochains mois dont les 65 000 billets seraient écoulés en moins d'une semaine.

Ce n'est pas ce qui s'est passé à Time Square samedi dernier. Un article du Ring prétend que 400 000 passants sur Broadway ont été touchés par la soirée des combats. Ils ont peut-être vu le ring, des images sur les immenses écrans led dans l'environnement, mais il n'y a qu'une poignée de spectateurs qui pouvaient voir les combats.

Durant la pandémie lors des événements de « The Bubble » organisés au MGM de Las Vegas par Top Rank où les Québécois Kim Clavel, Eleider Alvarez et Mikael Zewski ont combattu, il y avait plus d'ambiance que sur ce ring à New York. 

C'est humain que si une pièce de théâtre était jouée sans spectateur, les acteurs y mettraient moins d'émotions. Ça peut en partie expliquer les performances léthargiques de certains pugilistes qui semblaient manquer d'inspiration, mais en partie seulement.

Ça nous a donné une soirée monotone qui nous donne envie d'enlever de notre liste future d'invités, sur notre écran plat, les Devin Haney ou Ryan Garcia qui, aussi talentueux qu'ils soient, se sont comportés comme des fonctionnaires, un vendredi après-midi, avant de prendre congé pour la fin de semaine.

En Arabie Saoudite, c'était tranquille dans la salle de « The Venue Riyadh Season » à 6 h du matin quand la plus populaire vedette internationale en boxe, Saul « Canelo » Alvarez (63-2-2, 39 K.-O.) est monté sur le ring pour tenter d'unifier, pour la deuxième fois, les 4 titres majeurs des super moyens contre le cubain William Scull, détenteur de la ceinture IBF.

C'était la première sortie internationale du Mexicain. Il y avait du monde dans la salle, une foule bigarrée, loin des frénétiques partisans latins habituels qui soutiennent bruyamment le grand champion. 

On avait prévu présenter le combat à l'heure de grande écoute coutumière, pour les combats de Canelo, en Amérique, soit 23 h, heure de l'Est, c'est pourquoi l'échauffement précombat s'est fait à 5 h du matin.

Scull (23-1, 9 K.-O.) n'avait pas le pedigree requis pour mériter une présence sur ce ring et il n'a jamais tenté non plus de justifier sa place en évitant de faire trop de bruit, durant les rounds, pour ne pas réveiller le rouquin. Il a atteint son objectif de faire 12 reprises indolores mais aussi sans saveur pour s'incliner par décision.

Scull a simplement mis en application son éducation reçue du système de la boxe cubaine, chez les amateurs, qui consiste à prioriser la défense, faire taire la foule hostile et en cas de d'infériorité se mettre en mode survie. Le principe est que si ça ne fonctionne pas ce jour là, il faut minimiser l'impact pour rebondir un autre jour.

L'équipe cubaine a été longtemps dominante en boxe amateur. Le système n'a jamais eu comme objectif de préparer des professionnels, mais bien de préserver, le plus longtemps possible, leurs boxeurs les plus talentueux en compétition internationale. 

Je n'insinue pas que les boxeurs cubains professionnels ont tous cette attitude, au contraire parce que ce n'est pas le cas, mais c'est ce que Scull a accompli contre Alvarez.

De son côté, Canelo a rapidement réalisé que Scull, un bon athlète, en bonne condition physique, ne tentait pas de gagner mais juste survivre, il a alors compris que ce serait difficile de bien paraitre dans les circonstances et s'est mis sur le pilote automatique. 

On gagne aujourd'hui, on passe à la banque et on parait bien demain, qu'on se dit, dans les circonstances.

Canelo va bien se remettre de ce creux populaire passager alors qu'on s'est empressé d'annoncer, pendant qu'il était encore sur le ring après sa victoire sur le cubain, sa prochaine sortie contre Terence Crawford (40-0, 31 K.-O.) au stade Allegiant de Las Vegas, le 12 septembre prochain. Parions que la motivation va y être cette fois-ci.

Naoya Inoue (30-0, 27 K.-O.) est arrivé à la rescousse pour sauver la mise au T-Mobile de Las Vegas dimanche. Il n'y avait peut-être que 8000 spectateurs pour les 20 000 disponibles, mais ils étaient enthousiastes, chaleureux et n'ont pas été déçus.

Le combat d'unification de l'idole japonaise contre l'Américain Ramon Cardenas (26-2, 14 K.-O.) a présenté tous les ingrédients requis pour un combat acclamé. Les deux ont visité le plancher, Inoue le pied dans le tapis était intraitable, mais Cardenas avait du cran et croyait en ses chances. 

Le champion a conservé ses joyaux par K.-O. technique au huitième dans un combat intense et spectaculaire où les deux ont boxé aux limites de leurs forces et Inoue l'a emporté parce qu'il était simplement meilleur.

Cardenas a peut-être été battu mais n'a jamais abdiqué et tout comme Conor Benn en Angleterre, la semaine précédente, il sort du combat grandi, mieux connu, sa valeur décuplée et les offres futures vont affluer. 

C'est ce que tout promoteur espère créer quand il organise un événement. On ne peut certes pas blâmer le financier Arabe Turki Alalshikh pour les déceptions de Time Square et de Riyad. Des succès il en a produit à répétition depuis un peu moins de deux ans, mais on se réjouit du succès du promoteur Top Rank qui a eu la brillante idée de présenter le prodigieux Inoue durant le célèbre weekend de la fête Mexicaine.

Canelo Alvarez, le premier milliardaire du ring

C'est Richard Schaefer, l'ancien CIO de Golden Boy Promotions et de Probellum, qui est maintenant l'agent d'affaires du populaire deux fois champion unifié des super moyens Canelo Alvarez.

Le contrat de 4 combats qu'il a signé avec l'organisation Saoudienne devrait lui rapporter la modique somme totale de 500 millions. Contre Scull c'est 80 millions qu'il a reçus pour les 152 coups de poings qu'il a lancé dans les 12 rounds du combat. Ça fait cher du coup de poing!

Celui contre Terence Crawford le 12 septembre prochain va excéder les 100 millions.

Selon Schaefer l'idole mexicaine devrait avoir une valeur nette de plus de 1 milliard vers la fin de l'année 2026, ce qui serait une première pour un boxeur professionnel. 

Selon Forbes sa valeur nette actuelle serait de 600 millions, la plus grande parmi les boxeurs, alors que celle de Floyd Mayweather est de 500 millions.

Manny Pacquiao de retour cet été

Le seul boxeur à avoir été couronné champion du monde dans 8 divisions de poids le fabuleux Manny Pacquiao (62-8-2, 39 K.-O.) va annoncer son retour sur le ring le 19 juillet prochain à Las Vegas contre le champion WBC des mi-moyens Mario Barrios (29-2-1, 18 K.-O.), selon ESPN.

Le Pac Man a 46 ans et n'est pas remonté sur le ring depuis sa défaite aux points contre Yordenis Ugas en 2021. Sa dernière victoire fut célébrée contre Keith Thurman, il y a 6 ans en 2019.

Le célèbre gaucher qui a servi les Philippines comme sénateur de 2016 à 2022 tente actuellement de se faire élire à nouveau, le scrutin aura lieu le 12 mai. 

La durée de son absence ne sera pas un empêchement à ce que le titre WBC de Barrios soit à l'enjeu a confirmé le président de l'organisation, Mauricio Sulaiman, considérant son extraordinaire carrière. La commission athlétique du Nevada a également déjà donné son approbation.

Pacquiao qui vaudrait 220 millions selon Forbes, va être intronisé au Temple de la Renommée International de la Boxe à Canastota NY en juin.

En rafale :

•    Selon Bob Arum le retour de Vasyl Lomachenko est incertain, lui qui semble avoir perdu le feu sacré.
•    Tyson Fury a été vu dans un gymnase de la Barbade avec son entraineur Suger Hill Steward la semaine dernière ce qui annonce un retour à l'automne. Il souhaite un troisième affrontement avec Oleksandr Usyk.
•    Anthony Joshua devra passer sous le bistouri pour réparer son coude. Il vise un retour en décembre prochain.
•    Je viens de recevoir une photo de la championne du Canada Alessia Mansueto, du club ring 83 de Moe Latif, qui est présentement en camp d'entrainement à Boston où elle participe au camp d'entrainement de Katie Taylor qui va affronter Amanda Serrano pour la troisième fois en juillet. Une belle expérience pour la gauchère québécoise.
•    Finalement au football collégial Les Lynx du Cegep Edouard Montpetit, de mon fils Matéo ont vaincu mon ancienne équipe des Volontaires de Sherbrooke 24-23 dimanche dernier. Ça faisait partie de mon Cinco de Mayo! Une belle saison qui s'annonce en perspective.
•    Habemus Papam, Léon XIV a été élu, 69 ans. C'est la première fois de ma vie que le Pape est plus jeune que moi !! Tempus Fugit!

À la semaine prochaine! 
 
Bonne boxe!

OSZAR »